Zwischen Patriotismus und Wissenschaft
Die Schweizerischen Naturschutzpioniere (1900–1938)
Broschur
1999. 480 Seiten, 30 Abbildungen s/w.
ISBN 978-3-905313-35-2
CHF 68.00 / EUR 40.00 
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Am Anfang der schweizerischen Naturschutzbewegung stand ein Walliser Riesenfindling. Die in letzter Minute geglückte Rettung dieses erratischen Blocks bildete den Anstoss dafür, dass sich 1906 einige Naturwissenschaftler zur «Schweizerischen Naturschutzkommission» zusammenschlossen, um sich für den «Schutz wissenschaftlich wichtiger Naturdenkmäler» einzusetzen. Die Aufmerksamkeit dieses Expertengremiums galt anfänglich neben Findlingen der Alpenflora, malerischen Landschaften und dem Kampf gegen den touristischen Bergbahn-Boom. Der Wunsch der Wissenschaftler, zumindest in einer kleinen Ecke der Schweiz eine wiederhergestellte «Urnatur» für künftige Generationen zu bewahren, führte zur Gründung des schweizerischen Nationalparks im Engadin. Diese Pioniertat gilt bis heute als eine der grössten Leistungen der Naturschutzbewegung. Da die rasch anwachsenden Schutzaktivitäten immer mehr Geld kosteten, rief die Kommission schon nach kurzer Zeit den «Schweizerischen Bund für Naturschutz» ins Leben. Mit den Mitgliederbeiträgen dieser rasch populär werdenden Vereinigung konnten neben der Vergrösserung des Nationalparks weitere Aktivitäten wie etwa die Wiederansiedlung der Steinböcke oder die Einführung der Naturschutz-Idee an den Schweizer Schulen gefördert werden. Auf ihrem Erfolgskurs setzte die schweizerische Naturschutzbewegung sogar dazu an, die internationale Führungsrolle zu übernehmen. Der Erste Weltkrieg verhinderte allerdings, dass die 1913 unter Sarasins Führung in Bern gegründete Internationale Naturschutzkommission aktiv werden konnte.
Besprechungen
Consacré à l'émergence de l'idée de protection de la nature en Suisse, saisie à travers l'analyse de la brève histoire de la Schweizerische Naturschutzkommission (SNK) au début du 20e siècle, ce livre est la version sensiblement raccourcie d'une thèse de doctorat en histoire défendue en 1997 à l'Université de Berne. Situant sa démarche dans le cadre de la discipline émergente de l'histoire de l'environnement (Umweltgeschichte), Stefan Bachmann conçoit sa recherche comme une contribution à une «histoire constructiviste des représentations de la nature», se situant au croisement de l'histoire des mentalités, de l'histoire sociale et de l'histoire politique. En opposition à d'autres travaux sur l'histoire de l'environnement, le point de vue adopté ici consiste à considérer que, devant la difficulté (résultant avant tout de la faiblesse des sources à disposition) à démontrer clairement les liens existant très probablement entre les processus de dégradation effective de l'environnement naturel et l'apparition d'un mouvement de protection de la nature, il s'avère plus pertinent de centrer l'analyse sur le processus social menant à l'émergence d'une telle mobilisation. Ce sont donc les conditions socio-historiques dans lesquelles s'inscrit cette soudaine nécessité de protection que l'auteur met au centre de sa recherche, en tentant de répondre à la question plus spécifique de savoir «qui a développé, quand et pour quelles raisons, l'idée de fonder une commission de protection de la nature?» Pour répondre à cette interrogation, Stefan Bachmann réalise une excellente monographie, organisée sous la forme à la fois thématique et chronologique, retraçant l'activité – entre 1906, date de sa création et 1938, date de sa dissolution – de cette commission émanant de la Société Suisse des Sciences Naturelles, et composée exclusivement de scientifiques (géologues, botanistes, zoologues, préhistoriens, ingénieurs forestiers et géographes). Le caractère essentiellement monographique de ce travail est toutefois nuancé par une utile recontextualisation des conditions intellectuelles et idéologiques qui ont guidé cette commission, notamment à travers une présentation de la bourgeoisie cultivée (Bildungsbürgertum) allemande, puis alémanique, porteuse de cette conviction. Bachmann montre bien comment cette dernière n'est pas fondée, dans le cas de la SNK, et au contraire du Heimatschutz, sur un refus de la modernité industrielle et urbaine, ainsi que des progrès technologiques, mais sur une posture de «réformisme conservateur» ayant pour objectif d'accompagner et de limiter les effets négatifs sur l'environnement naturel du développement industriel considéré comme inévitable. Et ceci, même si la commission, mue par un souci non seulement scientifique mais également, et à l'instar du Heimatschutz, esthétique et patriotique, a surtout visé à protéger des monuments naturels du passé tels que blocs erratiques – c'est, d'ailleurs, la préservation de l'un d'entre eux qui se trouve, précisément, à l'origine de la création formelle de la commission –, arbres centenaires, témoins des périodes préhistoriques, espèces faunistiques et floristiques. L'essentiel de l'ouvrage consiste donc en une description des principales activités de la commission, plus particulièrement durant la période allant de 1906 à 1920. Ainsi, après une première prise de position sur la question de la construction des lignes de chemin de fer de montagne, premier épisode qui permet de mesurer les divergences existant au sein même de la commission naissante entre les tenants des critères scientifiques d'une part et esthétiques et patriotiques d'autre part, le principal projet qui occupe la commission est la création d'un espace naturel protégé de grande superficie soustrait, pour des raisons essentiellement scientifiques, à toute intervention humaine. Outre la création du Parc National en Basse-Engadine, trois autres champs d'actions se trouvent au centre des activités de la SNK. Le premier concerne le combat, mené essentiellement par Paul Sarasin, le président de cette commission, ayant pour objectif, dans le cadre de la révision de la deuxième loi fédérale sur la chasse de 1904, de redéfinir en profondeur le rôle de la chasse dans le cadre d'une politique de protection de la faune. Le deuxième concerne le développement et la mise en œuvre d'une politique de sauvegarde de la flore par l'intermédiaire du développement d'un «réseau» d'ordonnances cantonales de mise sous protection des espèces floristiques menacées. Le troisième but de la commission concerne la popularisation de l'idée de protection de la nature, née au sein d'une élite scientifique, par la promotion de sa diffusion au sein de larges couches de la population. Ce troisième objectif est poursuivi de trois manières différentes: la création de commissions cantonales de protection de la nature, la création de la Ligue Suisse pour la Protection de la Nature (LSPN) et la diffusion du thème de la protection de la nature dans les écoles. Ce n'est que dans la dernière partie du livre qu'une brève analyse de la structure organisationnelle de la commission et de ses liens avec les autres organisations proches, tutélaires ou affiliées (Société Suisse des Sciences Naturelles, LSPN, administration du Parc National), est présentée. Et ceci, à l'occasion de l'analyse des querelles et des dysfonctionnements caractérisant, à partir du début des années 1920, les relations entre ces différentes organisations – ainsi qu'au sein de la SNK les tensions autour de la personne de Paul Sarasin – et qui mèneront à terme à la dissolution en 1938 de la commission. L'ouvrage s'achève sur une double réflexion portant d'une part, sur l'hétérogénéité des composants, à la fois scientifiques, esthétiques et patriotiques du discours idéologique sur la protection de la nature – d'où le titre donné à l'ouvrage – et d'autre part, sur les conditions de diffusion de cette idéologie, d'une élite scientifique bourgeoise et urbaine auprès d'un ensemble plus large de groupes sociaux divers au sein de la population du pays. Parmi les apports de ce travail, on peut certainement mentionner en premier lieu l'originalité historiographique de l'objet. Il s'agit en effet ici de la première recherche approfondie de la vie de cette commission fondée sur un dépouillement systématique de ses archives. Par ailleurs, la pertinence du choix de la SNK, complétée par une reconstitution du contexte historique plus large, à l'aide d'une très bonne maîtrise de la littérature existante, permettent de fournir une description extrêmement riche et complète des principaux événements qui marquèrent les 20 ou 30 premières années du 20e siècle en matière de protection de la nature. En outre, il convient encore de signaler, pour autant que l'on accepte l'idée qu'un lecteur francophone soit capable d'en juger, la qualité de la rédaction, fondée sur un équilibre entre élégance et simplicité; en fait un livre à la fois passionnant et très agréable à lire. Les critiques que l'on peut formuler à l'égard d'un tel travail sont, du point de vue d'un lecteur spécialiste en sciences sociales (sociologue, politologue), relativement classiques en ce qu'elles ont trait à la relative faiblesse de la construction de l'objet et de la problématisation de son analyse. Ainsi, les descriptions qui sont faites de l'histoire et des activités de la SNK reposent plus sur des «constats» fondés sur une analyse critique des sources à disposition, l'objet et sa légitimité étant créés principalement par l'existence d'un corpus d'archives non encore dépouillées, que sur un questionnement (théorique) et des hypothèses impliquant des relations de causalité entre variables ou phénomènes. On peut ici, à titre d'exemple, signaler deux faiblesses importantes de la description historique concernant aussi bien (1) l'examen du fonctionnement interne de la SNK que (2) l'analyse des relations que celle-ci entretient avec l'ensemble des autres organisations actives dans le domaine de la protection de la nature. Ainsi, les liens existant entre la composition sociale et disciplinaire de la SNK et les ressources sociales et politiques mises à sa disposition d'une part, les logiques de définition des problèmes (des objets à protéger), des stratégies et des modalités d'action, le type de réseaux activés, de même que les résultats obtenus d'autre part, ne sont-elles que très brièvement esquissées dans la conclusion et, qui plus est, à l'aide d'une référence peu convaincante à la théorie de l'action collective d'Olson. Par ailleurs, une étude plus large, de type structural, de l'espace social, du réseau (Knoke), ou de la configuration (Elias), des relations de concurrence ou de collaboration entre les différentes organisations agissant dans le champ (Bourdieu), en voie de constitution, de la politique de la protection de la nature (constellation des organisations de protection de la nature (faune et flore, Heimatschutz, mais également associations de chasseurs, Club Alpin, etc.) aurait-elle probablement permis une meilleure compréhension des logiques plus profondes qui se trouvent au cõur des luttes et des stratégies de différenciation entre les organisations; ce que ne permettent guère les explications psychologisantes des querelles entre individus. Car ce que l'on découvre, malheureusement pour l'essentiel seulement en filigrane, à la lecture de ce livre, c'est que le «mouvement» de protection de la nature se transforme en réalité très rapidement en un espace de luttes pour la réallocation des bénéfices matériels et symboliques (lutte pour le contrôle des cotisations des membres de la LSPN, lutte pour le contrôle du Parc National, lutte pour le contrôle des commissions cantonales, etc.) générés par les succès, même partiels, des combats qui ont été menés durant les deux premières décennies du siècle au nom de la protection des «monuments naturels». Stéphane Nahrath (Lausanne)
traverse Zeitschrift für Geschichte Revue d'histoire 2001 / 03

Alpinistische Literatur Wissenschaftliches Stefan Bachmann: Zwischen Patriotismus und Wissenschaft. Die schweizerischen Naturschutzpioniere (1900-1938). Chronos-Verlag, Zürich 1999. Fr. 68.-. Naturschutz hatte in der Schweiz gegebenermassen immer viel mit dem Gebirge zu tun. Anhand der Geschichte der Schweizerischen Naturschutzkommission erarbeitet der Autor in seiner Arbeit die Entstehung der Naturschutzbewegung in der Schweiz und erschliesst damit einen bisher kaum untersuchten Bereich der Umweltgeschichte. Abgedruckt mit freundlicher Genehmigung der NZZ.
Neue Zürcher Zeitung ALPINISMUS 14.09.2000 Nr. 214 80